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 Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...

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Yaël

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MessageSujet: Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...   Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir... Icon_minitimeLun 3 Fév - 22:14

Pendant ce temps-là, en prison, le vaillant Breton essuyait une cuisante défaite.
Il se rappelait ce petit bout de chair, ensanglanté, arraché à son propre corps, finissant dans le gosier d'un mignon petit matou; il se morfondait, songeait et fabulait sur la façon de se venger de cette garce.
Tête basse, il jurait de se venger, quel qu’en soit le prix à payer !
Se retrouver à la place de ses victimes, voir sa tête être mise à prix, subir une telle humiliation d'une vile flibustière...
Ces chaînes qui liaient ses mains de ce mur ne les retiendraient pas bien longtemps, il le savait.
Et ces mains, fraîchement libérées de ces attaches métalliques, iront se loger autour du cou de son ennemie, il ira...

- Ne te méprends pas, Narrateur !

Hein ? 

- Cette gentillette petite mutilation auriculaire n'est RIEN comparé à ce que j'ai pu endurer !
Certes, ma vengeance se fera ressentir tel un pieu dans le coeur de cette pirate, mais, en aucun cas, AUCUN, Yaël Aymoit ne ressent ce sentiment futile qu'est la honte !
De mon vivant, j'irai à jamais vers l'avant, ne serai satisfait que lorsque j'aurai mis au trépas ces monstres des mers que sont les pirates !
De mon gisant, je courrai vers cette triste destinée qu'est la mort, défiant la Faucheuse de mon regard, ne me laisserai pas soumettre jusqu'à ce que je tombe !


Euh...C'est possible, ça, que mon personnage me parle ?!

- Narrateur, regarde, je rongerais ces chaînes qui m'entravent à n'en plus avoir de dents, jusqu'à ce qu'elles se brisent; 
Ces barreaux qui empêche à mon destin d'aboutir, je m'occuperai des les frapper à m'en briser les os, jusqu'à ce qu'elles cèdent;

Ces...

Un détenu, non loin de là, fort agacé par ces dialogues quelque peu Schizophréniques auxquels se livre Yaël, lâcha sans méandre aucun le fond de sa pensée :
'Vas-tu finir par te taire ? Par la grâce de Dieu, qu'ai-je donc fais pour mériter de me retrouver à deux cellules de ce fou ?...Ah oui...Les meurtres...' 

Yaël, irrité, grogna...

- Ce qui m'inquiète le plus, c'est cet avis de recherche.
Comment ces marins de pacotille ont-ils pu me faire ça ? N'est-ce pas moi qui leurs ai rempli leurs geôles de pirates ?
N'est-ce pas moi qui ai comblé leur incompétence ?
Moyennant quelques sous, certes, mais combien de civils ai-je pu sauver de l'attaque meurtrière de ces forbans ?
Peut-être ai-je sabordé quelques-uns de leurs navires, à ces marines, mais, cela ne les excuse pas !
...
Comment ont-ils pu me faire ça...
Comment...Ont-ils osé me dessiner de cette manière sur cette affiche ? 
Cela ne me ressemble même pas ! 
L'illustrateur a-t-il le moindre talent ? 
Tss...

Quoi...C'est CA, ton principal souci ?
Rassures-moi, ce que tu voulais dire, c'est que tu ne comprenais pas comment ils ont pu mettre ta tête à prix malgré tes bons services ? Comment ont-ils pu te trahir ? 

- Non, non...

Ah...Bon...
Et...Euh...Suite à ton évasion, comment comptes-tu retrouver Marinette Blue, Yaël ? 

- A toi de me le dire, Narrateur, c'est toi le cerveau !

Ah, c'est vrai, oui... Cool 
Eh bien...Réfléchissons...
Euh...
La bonne vieille méthode, on improvise en coupant dans le tas ? 

- Ca marche.  Twisted Evil 

Des pas se firent entendre, accompagnés de bruits de chaînes.
C'était un garde bourru ainsi qu'un nouveau détenu, apparement.
Son visage était caché par l'obscurité.
Ils s'approchèrent de la cellule et le garde déverrouilla la porte massive de la cage, puis lança (littéralement) le détenu à ses côtés.
C'était lamentable à voir.
Le geôlier referma aussitôt, et lança en partant : "Ne vas pas me l'abîmer ! héhé ! Il me la faut pour son exécution de demain en un seul morceau ! héhé !"

"La"
?
Yaël se tourna lentement vers la présumée femme, puis s'approcha...
Et...
WHAAAAAAAAAAAAAAAAAT ? MARINETTE ?
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Marinette
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MessageSujet: Re: Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...   Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir... Icon_minitimeJeu 6 Fév - 9:06

La route menant du port à la prison Brestoise fût longue, et désagréable … Dans la calèche des prisonniers, avec moi, deux hommes … L’un est un blanc bien gras, avec de beaux vêtements souillés, certainement un bourges … L’autre est un homme noir, n’ayant que la peau sur les os, des oripeaux minables et le dos en sang, d’après moi, un esclave ayant reçu le nombre de coups de fouets que méritait un acte dont il fût responsable … Nos corps ballottaient au gré des imperfection des chemins que nous prenions, et le bruits des roues sur les cailloux chantait notre désarroi.
Je sais que Renart m’attendra là où nous avions rendez-vous, et je sais aussi que je ne l’y rejoindrai pas. Mon plan ne s’est pas déroulé comme prévu … Ce n’est pas la bonne prison que celle-là où l’on m’emmène … La grande prison de Brest ne connaît que peu d’évasion, et je suis épuisée …  D’après ce que j’entends, l’homme noir et moi seront pendu demain, le bourge aura trois semaines de cachot.
Demain … Cela me laisse peu de temps …
Enfin, nous arrivons, et le faux silence de la calèche laisse place aux cris des gardes qui nous donnent des ordres. Ils nous disent de descendre, moi j’entends qu’ils nous disent d’aller à notre mort. Ce qui est le plus drôle, c’est cette once de peur dans leur voix … Et oui, c’est bien moi … Marinette Blue, pirate. Qu’ils se rassurent, je ne tenterai rien. Je n’ai pas d’arme, je n’ai pas de force, je n’ai plus l’envie de me battre contre la mort.
Deux me viennent à l’escorte et m’emmènent jusqu’aux fameux cachots. Les cris des détenus me semblent inaudibles … Une femme dans la prison, pour eux c’est bien la fête, mais qu’ils ne se fassent aucune illusion … Demain, cette femme dansera au bout d’une corde, demain, oui …
Soudain, nous nous arrêtons, au milieu du couloir, et j’entends dans le bruit sourd des cris un grincement. Je relève la tête, et la porte du cachot vient de s’ouvrir. Mon escorte est composée d’un jeune gringalet, un récente recrue très certainement, et d’un grand gros bonhomme, une brute … Et c’est cette même brute qui me lance dans le cachot comme on jette un caillou dans l’eau. Je tombe à genoux. Heureusement, sur le chemin, mes chaînes m’ont été retirées, et je peux alors me rattraper du mieux que je puisse … Le gros geôlier lance une phrase à mon compagnon de cellule, puis referme l’imposant amas de fer représentant la porte de cette avant-dernière demeure.
Je me relève, sans la moindre volonté de vivre, et vais m’asseoir sur le banc, côté non éclairé du cachot. L’homme avec qui je partage ma cellule s’avance, et le temps que ces yeux s’habituent à l’obscurité, j’ai le temps de le reconnaître. Le breton. Le maudit breton. Il me reconnaît à son tour, et semble interloqué. Je baisse les yeux, je n’ai que faire de cet homme là. Il mourra un jour, comme je mourrai demain. Je regarde mes mains, et je repense à ce qu’elles ont fait … Quiconque les regarderait me dirait qu’elles ont tué, qu’elles ont blessé, qu’elles ont volé … Moi, je sais qu’elles ont aussi sauvé, qu’elles ont soigné, qu’elles ont donné … Qu’elles ont dansé …
Alors voilà, c’est finit ? A l’approche de mes 18 ans, mon histoire s’arrête déjà ? Qui voudrait d’une vie aussi courte et aussi triste … Je regrette de ne pas avoir tué quand je le pouvais, je regrette de ne pas avoir hurlé quand il le fallait, je regrette d’avoir enrôlé des idiots, et de n’avoir pu aller plus loin dans la piraterie. Je regrette de ne pas avoir tué plus… Partir en mer, chasser les marchands, les nobles, les navires des rois, descendre tout le monde, amasser les butins, et crier contre la vie, lui faire la grimace en prenant celle des autres … Alors cela se terminera vraiment comme ça ? Au bout d’une corde, le cou brisé, sous les yeux des nobles de la cour, sous les yeux du breton, celui-là même qui  a osé lever la main sur moi.
D’ailleurs, je me rends compte d’une chose … Il est enchaîné, pas moi … J’ai avoué, je me suis rendue, lui a été livrée, aux yeux de la loi, je vaux mieux que cette fripouille de chasseur de primes … Je pourrai … Oui, je pourrais le tuer, là, de mes mains, puisque quoi qu’il en soit, demain, c’est moi que l’on tuera … Alors pourquoi je reste donc là, immobile, alors que je pourrais, une dernière fois, prendre la vie d’un autre pour donner une valeur à la mienne ?
Je suis épuisée … Epuisée de n’avoir vécu comme il m’aurait plus, épuisée du peuple autour, épuisée de l’insatisfaction que me coûtait ma gentillesse … Et mon équipage, et Renart, que font-ils ? Que pensent-ils ? Se souviendront-ils de moi ? Comme Renart sera déçu de voir que je ne suis pas là … Et comme il sera en colère à voir les tracts annonçant que Marinette Blue a été pendue haut et court … Il me détestera, et il aura raison …
Les cris du grand couloir se firent plus forts et m’extirpèrent de mes pensées. Quelqu’un venait d’entrer. Je reconnais un bruit qui m’est familier … Aussi je file m’agripper aux barreaux pour voir au maximum ce qu’il se passe. Yaël, lui, est enchaîné, moi, je suis libre dans ma prison …
Je colle ma joue aux barreaux dans l’espoir d’apercevoir qui cause une telle agitation. Dehors, les soldats s’agitent, et ordonnent de fermer toutes les issues … Mais qui est cette homme pour susciter une telle agitation … Deux coups de feu hurlent au bout du couloir, de là d’où vient l’homme. Un homme vêtu sombrement, de la tête aux pieds, son visage est imperceptible … Mais ce son … Au rythme de ces pas … Oui, je connais ce son … Je me souviens maintenant, et je sais que demain ne sera pas le jour où je danserai au bout d’une corde.
L’homme paraît calme, et s’avance jusqu’à moi. Il se colle à la grille, et nul ne peut en voir plus. Moi je sais qu’il a déposé quelque chose, dans ma main … Et je sais ce que c’est … C’est la liberté.
L’homme repart, toujours aussi calme, alors que les soldats montrent le bout de leurs baillonettes.
Je regarde un instant l’agitation, et je regarde comment s’en sort cet homme donc l’identité me reste un mystère. Je retourne ensuite sur mon banc de bois, suspendu au mur, en évitant d’approcher de trop près le breton. Cependant, une question me trotte dans la tête, et sans lever la tête :
-          Quel sera ton châtiment ?
Je veux savoir … Sera-t-il pendu ? Quand ? Cela me tracasse … Cette nuit, je sortirai sûrement … Le prendrai-je avec moi ? Je verrai comment il se comporte … Je peux le faire sortir, car ce que l’homme m’a donné, ce sont les clefs de la liberté. En effet, fille de geôlier peu scrupuleux, mon père avait forgé lui-même un trousseau permettant d’ouvrir n’importe quelle serrure. En quittant mon logis, je ne l’ai pas pris, car j’ai juré de ne jamais me faire enfermer et d’ouvrir des serrures des coffres et des portes pas mes propres moyens … Ce trousseau me fascinait quand j’étais petite, et maintenant, il se pourrait bien qu’il me sauve la vie …  Les soldats reviennent de la chasse, bredouilles … Leur énervement de n’avoir rattrapé cette homme se fait sentir lorsqu’ils s’amusent frapper dans les barreaux de nos cages. Ils ne doivent surtout pas voir que je dispose de ces clefs …
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MessageSujet: Re: Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...   Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir... Icon_minitimeMer 12 Fév - 12:44

Cette fille n'est vraiment pas ordinaire...
Alors qu'elle marchait vers la corde, un mystérieux inconnu vint la détourner de son chemin funeste.
Combien de fois aurait-elle dû mourir ? 
Combien de fois Yaël aurait pu la tuer ?
Et pourtant, le destin s'acharne à la sauver. 
Mais, pourquoi elle ? Combien de vies a-t-elle ôtées par cruauté ? Hein ? 
Alors, pourquoi ? 

   Yaël semblait furieux. Furieux de cette injustice.
Mais, un rictus satisfait se dessina malgré tout.

   Ces chaînes, à ses poignets, ce soir, ne seront plus. Ces barreaux non plus, d'ailleurs.
Ce soir, c'est la grande échappée !
Qu'importe les moyens nécessaires, ce qui compte, c'est le résultat !
C'est donc une sacrée aubaine que Marinette détienne les clefs.
De cette manière, elle pourra s'échapper également, et donc, la chasse reprendra ! 
C'était une bonne nouvelle...Une...Très bonne nouvelle !

Puis, Marinette marmonna une question.
   "Quel sera ton châtiment ?"

- Mon châtiment sera la liberté.
Ne t'en fais pas, quoiqu'il se passe, je continuerai à te pourchasser.
Et ce n'est pas de l'acier qui me retiendra, crois-moi !
Après, libre à toi d'utiliser ces clefs pour me libérer, ou de me laisser moisir ici.
Je saurai me débrouiller !
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MessageSujet: Re: Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...   Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir... Icon_minitimeJeu 20 Fév - 8:08

La liberté pour châtiment ? Seul un rat peut tenir tel discours … Cependant, je ne l’aiderai pas. Cette nuit, je me lèverai, je mettrai l’une des clefs magiques dans la serrure, je tournerai. Vers moi, je tirerai la lourde porte, et je sortirai. Je récupèrerai mes clefs, et c’est tout. Je ne m’occuperai ni de lui ni de personne. Je ne refermerai pas la porte, je ne l’aiderai pas à se libérer de ses chaînes, je me contenterai de partir. Je sais maintenant qui est l’homme qui m’a donné ces fameuses clefs … J’ai reconnu … Deux, ou trois détails qui m’ont chuchoté son identité, et que j’entends seulement maintenant… Oui, c’est lui. Il ne m’avait jamais dit A Dieu, il m’a juste dit ‘à bientôt, p’tite sœur’ … Ce avant de s’enfuir dans la nuit, après avoir acheté mon silence par une promesse, celle de me sauver la vie autant de fois qu’il le faudrait.

 

Je n’avais plus de nouvelles de lui depuis tant d’années … Je ne sais plus combien … Mon esprit se trouble à présent, quel est mon âge déjà ? Oui, je vais en avoir 18 … Et lui ? Lui va en avoir 20, je crois … Oui, c’est ça, 20 fin avril. Quel âge j’avais quand il est partit … J’avais 12 ans, je crois … Cela va faire 6 ans qu’il a prit la fuite … A-t-il su ? Où était-il …

Qu’est-il, maintenant ? Vagabond ? Honnête homme ? Larbin ? Noble, peut être ? J’ai hâte de le revoir … Je veux savoir si, dans ses yeux, je retrouverai ce que j’y voyais quand j’étais gamine … Lui, Mathieu, le grand frère, celui qui est toujours plus grand, plus fort, qui a travaillé très, ou trop tôt, qui n’était pas là, qui allait à la forge, à la pêche, aux pâtures, au bois … Il faisait tout à a peine 8 ans. Il est grand, maintenant ! Il fait au moins une tête et demie de plus que moi, comme toujours, d’ailleurs …

Que pensera t-il de moi quand il apprendra que depuis 4 ans, je traîne dans la piraterie … Que depuis 2 ans, je dirige mon équipage, j’ai mon navire, et je tue pour mon profit, pour mon plaisir … Sera-t-il fier ? Sera-t-il en colère ? Je n’ai jamais réussi à le cerner … Mathieu, le mystérieux … C’était son nom quand au jouait aux pirates avec nos bouts de bois pour sabres, et de vieux torchons pour bandanas … Moi il m’appelait Marinette la discrète … Par ce que je faisais mes coups dans le dos ! J’arrivais par derrière, en silence, et je faisais tout pour le mettre à terre. Evidemment, je n’y arrivais jamais… Mais il me disait, après avoir bien rit, de ne pas me décourager, qu’un jour, j’y arriverai !

Je n’ai pas réagit à la réponse mauvaise de Yaël… Je repense juste à ce frère, disparu et qui réapparaît dans un moment inattendu, qui revient pour tirer une pirate à son triste sort …

 

La nuit commence à tomber … Tout ce temps, j’étais plongée dans mes pensés, j’émerge enfin. Les roues des chariots se taisent et rendent aux sombres rues leur silence morbide, et leur calme éphémère. Les paysans s’en vont dormir, les bourges vont dans les soirées, les prisonniers se taisent, les gardes se calment … Qui peut se douter de ce qu’il se passera cette nuit … Qui peut se douter de ce qu’il se passera demain ? Demain, oui … Les soldats s’agiteront, les murs s’éclaireront d’affiches annonçant l’évasion de deux hors la loi, une pirate et un chasseur de primes, deux meurtriers en fuite, cachés dans la ville. Sûrement une récompense à la clef, qui égayera les visages des plus courageux … Je me demande combien vaut ma tête, maintenant … A chaque évasion, on vaut plus, alors combien seraient-ils prêts à donner pour me voir danse au bout de la corde ? Trop peu à mon goût !

 

-          Yaël, prépare toi … Ils vont bientôt faire leur dernière ronde, il faudra vite suite à cela, tu n’auras que quelques minutes.

 

Je n’écoute pas son éventuelle réponse, je ne cherche pas du regard sa réaction à mes mots, je songe. Je songe à la fuite, je songe à ma destination. Combien de temps courrai-je sans me faire arrêter ? Des années, comme seulement quelques minutes … Où pourrai-je aller ? Dans une ville bretonne, je ne suis pas à mon avantage … Je dois retrouver soit Renart, soit Mathieu … Je sais que suite à des événements récents, la ville doit être comble en soldats … Il faudra être capable de disparaître, de faire la morte, de longer les murs, de n’être plus qu’une ombre …

Voilà les talons des gardes qui résonnent au bout du couloir, ils viennent faire leur ronde … Mais j’y pense … Je n’aurai rien pour me défendre, pas d’armes, je n’ai plus rien … Plus de tricorne, plus de ceinture … Je n’ai que ma chemise, mon pantalon et mes bottes … Il me faudra redoubler de vigilance pour vivre et pour garder ma liberté ! Voilà que les soldats viennent de passer … Le temps est comté, avant leur retour, il n’y a que quelques minutes pour agir … Prions pour qu’ils soient les seuls de quart, ce soir …

Sans un bruit, j’empoigne mes clefs, et m’avance vers la porte d’acier … Maintenant, il ne faut pas faire le moindre bruit, et trouver la bonne clef … Le moindre bruit de fer alerterait les gardes, je ne peux me le permettre. Si je loupe mon coup ce soir, demain j’ai droit à la cravate de chanvre, et cela ne m’enchante guère … Allons-y, je passe le bras à travers les barreaux, j’insère la première clef dans la serrure avec précaution … La chance, ce soir, est avec moi, la première clef est la bonne. Il me faut maintenant faire attention au bruit de la serrure, amortir à chaque tour … Le premier tour … Un deuxième … Mince, un troisième ? Ils sont bien équipés, ces bretons … Remarque, c’est normal, bêtes comme ils sont, et incapables, il leur faut mettre toutes les chances de leur côté …

Voilà, la porte est déverrouillée … Un coup d’œil rapide dans le couloir, personne, bien … Allons-y.
Parfait … Tout est calme … Quoi ?...
Mais tais-toi, bougre d’âne !! Un prisonnier tente d’alerter la garde, quel idiot … Quel idiot de se mettre si près de la grille … Je l’empoigne par le col, je le colle aux barreaux …

-          Écoute-moi bien, vieux fou … Continue comme ça, et tu es un homme mort. Je te tue, tu entends ? Si tu recommence, je

Mince, le con, il a réussi à faire venir les gardes … Je n’ai plus de temps à perdre, de toutes mes forces, je l’empaffe contre les barreaux … Cela ne le sonne pas, mais c’est toujours ça de fait … Maintenant, cours petite, cours … Cours pour ta vie, et prie.
Il fait si sombre, je ne sais pas vraiment où je vais … Je cours, tout simplement … J’essaie de renverser un maximum de choses sur mon passage, puisse cela les ralentir … Oh, quelle poisse … La grille de la prison se ferme, ils ont alertés leur collègues … Toutes les issues seront bientôt closes, et là, il ne sera plus question d’attendre demain, je serai fusillée sur place … Zut alors, j’ai une chance ! J’arrive près de la grille qui se ferme, je me jette au sol, par chance, je passe … Pas eux ! Maintenant, pas question de se relâcher, il faut courir …
 
Ceci est une ellipse temporelle de second degré à réaction moléculaire chimico-combustible de type EOD²TR.
 
Le jour va se lever, et moi je suis là, terrée comme une pauvre bête battue, épuisée par ma course. J’ai couru tant que j’ai pu, et quand j’ai sentit que je ne pouvais continuer, je me suis cachée … Je ne saurai dire si je suis sortie de la ville, ou pas … Je me cache là, dans la paille d’une grange. Dehors, c’est calme. Ils ne me cherchent pas ici, et c’est tant mieux.  Je vais m’accorder un peu de répit … Dormir quelques instants avant de reprendre ma cavale.
Uhm ? Oui, cela m’aurait étonnée … Le calme ne m’est que rarement accordé … Le paysan à qui appartient la ferme est entré dans la grange. Si je ne fais pas de bruit, je peux m’en sortir … Quoi ?! Merde !! Il a un chien ?! Les paysans savent top bien se battre pour que moi, désarmée, je ne tente quoi que ce soit … Oh, le chien aboie, il m’a sûrement repérée … Je regarde rapidement autour de moi, rien qui ne puisse me servir pour me défendre…
Je suis dans une sale situation, là … Que faire ?... Je peux tenter la fuite, mais c’est le chien, qui m’ennuie … Il me poursuivra, et je ne sais pas si je tiendrai la route longtemps …
Mais … D’ailleurs, ce chien … Il aurait dû me débusquer depuis un moment déjà … Je regarde ce qu’i l se passe, le chien n’est plus là et le fermier rebrousse chemin, méfiant. Un homme apparaît dehors, et … Mais, c’est lui ! C’est Mathieu, qui attire l’attention du chien et du fermier ! Décidément … J’en profite pour sortir et passer par une petite porte … Je ne sais pas ce qu’il invente, mais Mathieu réussit salue le fermier et repart sur un petit chemin qui semble passer au travers d’un bois. Je le rejoins sur ce chemin, mais je m’arrête avant d’être à sa hauteur. Je suis prise d’un doute. Est-ce bien lui ? Pourquoi serait-ce lui ? Et si je me méprenais … Il s’arrête, se retourne, silencieux, mais je retrouve un regard que je connais bien, le regard du frère protecteur qui n’attends pas de merci. Je doute maintenant de mon propre doute … Il me lance un "Avançons, c’est dangereux ici, il y a des soldats partout aujourd’hui …" Je le suis.

-          Mathieu ?...

Je suis à côté de lui, il tourne la tête, sourit et me dit : « Tu en doutes ? »

Que répondre à cela …

 « Une pirate, hein ? Je savais que tu tournerai bien, ‘tite sœur ! »

-          Et toi ?

«  Moi ? Et bien … J’avais avec moi 4 gars, et on partait sur les navires pour compléter les équipages, mais ils ont voulu arrêter … Alors depuis quelques jours, je flâne, ci et là, à la recherche de quelques pièces … Et puis j’ai vu placardé la trombine de ma sœur, dans la ville de Brest … »

-          Ouais, j’ai pas assuré … Comment tu as su pour cette grange ?

«  Je t’attendais à la sortie de la prison, et quand j’ai vu ce qu’il se passait, je t’ai suivie. Je me doutais bien que tu ne courrais pas indéfiniment, mais tu tiens bien la longueur, maintenant … Je pensais que tu n’allais jamais t’arrêter ! »

-          Uhm …

Je retrouve dans ses mots la douceur qu’il avait quand il me disait qu’un jour, je courrai aussi vite que lui…

-          Que vas-tu faire, maintenant ?

« Et toi ? »

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MessageSujet: Re: Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir...   Un bout d'oreille en moins et la potence au bout du couloir... Icon_minitimeMer 26 Fév - 20:18

Il était maintenant temps de rejoindre la lumière de la liberté.
Yaël n'aimait vraiment pas qu'un substitut d'humain l'enchaîne comme s'il n'était qu'un chien galeux; c'est pourquoi il comptait profiter de la diversion de Marinette pour s'échapper.
Mais avant cela, il lui fallait aller récupérer ses vêtements ainsi que quelques armes.
Sans armes, il se sentait nu comme un loup sans crocs.
D'autant plus que ces habits de taulard le grattaient affreusement -qui sait quel affreux plein de puces avait pu les porter avant lui...

Il se leva et marcha calmement vers la porte entre-ouverte de la cellule pendant qu'il entendait les gardes aller et venir dans les couloirs alentours.
Elle s'ouvrit facilement en laissant échapper un léger grincement et se referma derrière lui de la même manière.
Maintenant, il ne restait plus qu'à trouver les clefs de ces maudites menottes, et pour cela, il fallait soit trouver un garde, soit trouver l’endroit où il gardent les clefs.
La méthode brutale qui était de foncer dans le tas lui seyait d'avantage, mais il se garda de l'utiliser.
Pourtant, au bout du couloir, les ennuis lui arrivèrent dessus sans qu'il n'eut besoin de les appeler; un groupuscule de trois soldats vêtus de légères armures couraient dans sa direction (enfin, trottinaient; le poids de leurs armures, aussi légères purent-elles être, ne leur permettaient pas de courir).

Le soldat le plus avancé de la formation s'arrêta un instant en montrant de son doigt ganté de fer la présence de Yaël à ses deux compagnons, pendant qu'il hurlait quelque chose d'inaudible à cette distance.
Ils dégainèrent alors en chœur leurs épées, et foncèrent vers le Breton, désarmé.
"Malheureux téméraires" pensa alors Yaël.
Celui-ci avait passé la moitié de sa vie de guerrier à combattre sans armes, il savait donc comment désarmé et neutraliser un attaquant, voire plusieurs.
Cela pouvait passer pour de la prétention, mais l'heure n'était pas à la modestie.

Le premier soldat, courant comme lui permettait son armure à travers le corridor peut large arriva rapidement à la hauteur du chasseur de primes tout en levant son épée.
En une fraction de seconde, Yaël avait pu lire sur son visage de la rage -sans doute avait-il mal digéré son casse-croûte ce midi-  mêlé à de la peur.

Alors que le soldat abaissait son arme, Yaël, fit un pas de côté, et lança sa main d'un coup fort et précis sur l'arrière du coude de son attaquant qui se plia dans un sens non homologué par la logique anatomique du corps humain.
Il était même possible de voir un os ressortir légèrement du bras du malheureux.
Celui-ci, tout en tenant son bras, laissa échapper une longue plainte et tomba à genoux, tandis que son arme tombait, elle, entre deux pavés, bien droite, telle Excalibur, l'épée des Rois.

Sans même se baisser, Yaël déracina l'épée du sol et avança vers les deux autres futurs-victimes.
Ceux-ci mêmes, qui, pris d'une terreur soudaine, se ruèrent ensemble sur leur ennemi.
Leur coup n'atteignirent même pas Yaël; la force était sans doute là, mais quant à la précision...
Leurs lames se tordirent un instant sous l'effet de l'impact.
D'un coup d'un seul, sans qu'ils n'eurent pu soulever leur arme, Yaël les avait tranché.
Ils tombèrent ensemble dans un bruit de fracas métallique.

Il s'équipa alors de leur ceinturon ainsi que de deux épées et leurs fourreaux respectifs.
Il avait également trouvé une clefs avec laquelle il put déverrouiller ses chaines et s'en alla chercher le poste de garde en quête de ses vêtements.
Il ne savait absolument pas où chercher, mais il tomberait bien dessus à un moment ou à un autre en arpentant les couloirs.

Après une bonne demi-heure de recherche, il tomba nez à nez avec une lourde porte de bois massif sur laquelle était inscrit " Poste de garde" en lettres dorées.
On ne pouvait pas faire plus clair.
Il approcha sa main de la poignée de la porte quand un boulet de Fléau jonché de pointes usées mais tout de même efficaces se ficha de moitié dans l'épaisse porte à peine un demi pied à côté de sa tête.
Yaël reçu un éclat de bois juste sous l'oeil, ce qui lui écorcha légèrement la peau.
Par réflexe, il se recula, dégaina et se mit en garde.
Son adversaire était un grand homme bourru vêtu d'une épaisse armure cabossée de toutes parts, et son Fléau dansait fièrement au dessus de sa tête en décrivant des cercles parfaits.

Comme pour ne pas laisser le temps à Yaël de se décrire le personnage, il abattit férocement son boulet verticalement sur les pavés qui se fissurèrent au moment de l'impact.
Yaël eut à peine le temps d'esquiver que son agresseur décocha de nouveau une frappe, mais horizontale, cette fois-ci.
Il éluda l'attaque plus aisément que précédemment, mais était néanmoins étonné, et même impressionné qu'un adversaire aussi lourdement armé puisse se mouvoir si facilement.

Yaël analysa brièvement la situation et décela seulement deux ouvertures : La jonction du casque et du plastron laissant entrevoir de la peau ainsi que les aisselles découvertes de l'homme.
L'issue ne se jouera qu'en un instant.

Le Mastodonte jeta son énorme masse épineuse en avant, Yaël eut le temps de dévier l'objet du plat de sa lame, d'agripper agilement le dessous du casque de l'ennemi et, en le soulevant légèrement, de planter son fer dans le gosier de ce dernier.
Il s'affaissa aussitôt.

Ceci fait, Yaël essuya sa lame ensanglanté sur le bout de tissus dépassant de l'armure du lourdaud maintenant à terre, la remis dans son fourreau puis tourna la poignée de la porte à moitié défoncée pour entrer dans une grande salle chauffée par une imposante cheminée de pierre.

Il y trouva ses vêtements, mais également une bourse remplie de la solde d'un "soldat de bas rang", jugea-t-il.

Il ne lui fallu pas plus d'une heure pour retrouver la sortie, étonnamment vide de gardes.
Il faisait déjà nuit noire.

Et maintenant, où devait-il partir ?
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